Stena Line met un terme à plus de 11 ans de trafic avec Cherbourg

C’était prévisible mais redouté, c’est désormais acté : Stena Line abandonne définitivement ses liaisons avec le port de Cherbourg. Cette annonce du 30 juin prendra effet dès le 30 septembre prochain à Rosslare avec un ultime départ de Cherbourg la veille à 19h00.

Le communiqué annonçant cette décision précise qu’elle fait suite à une « analyse stratégique de ses itinéraires ». La volonté de Stena Line est de renforcer sa présence entre l’Irlande et le Royaume-Uni en optimisant l’utilisation de sa flotte.

Deux nouvelles unités identiques de classe NewMax, les Stena Connecta (lancé en février 2024) et Stena Futura (lancé en octobre 2024) ont été commandées aux chantiers chinois de Weihai. Equipés d’une propulsion hybride méthanol-électrique, ces fréteurs de 147 mètres de long et dotés d’un garage de 2,8 km linéaires seront positionnés sur la ligne Belfast-Heysham.

La compagnie indique également qu’elle a récemment investi près de 47 millions d’euros dans des terminaux britanniques à Liverpool (Angleterre) et Belfast (Irlande du Nord) et dans la modernisation des infrastructures portuaires à Fishguard (Pays de Galles).

Pour rappel, Stena Line est une compagnie majeure de ferries puisqu’actuellement, elle exploite environ 35 de ses navires sur 18 lignes réparties en mers Baltique, du Nord, d’Irlande et de la Manche (pour la liaison Cherbourg-Rosslare). Stena dispose également de plusieurs navires affrétés par d’autres compagnies, à l’instar des 5 nouvelles unités E-Flexer de Brittany Ferries (Galicia, Salamanca, Santoña, Saint-Malo et Guillaume de Normandie).

Dès 2011, le Celtic Horizon était positionné à Cherbourg sur la ligne Cherbourg-Rosslare. Mis en service en 2006, le fréteur de 186 mètres de long peut accueillir 660 passagers, 200 voitures et 120 poids lourds.

En 2014, Stena Line avait acquis Celtic Link, avec reprise de la ligne existante et du navire exploité, rebaptisé Stena Horizon.

Du 1^er juillet 2023 au 27 octobre 2024, le Stena Vision (ferry mixte d’une capacité de 1300 passagers) était venu compléter le service du Stena Horizon. Un départ de Cherbourg était alors assuré 6 jours sur 7. Ce dernier avait finalement été retiré car jugé inadapté.

De retour sur un rythme habituel de 3 rotations hebdomadaires, le Stena Horizon avait été remplacé le 19 mars dernier par le Patria Seaways, affrété à DFDS, dans le cadre de son arrêt technique.

Finalement, un mois plus tard, la décision de repositionner le Stena Horizon en mer Baltique avait été prise. Devant restituer le Patria Seaways à son armateur, la compagnie suédoise avait alors décidé du retour du Stena Vision sur cette ligne. Assurant une escale tous les mercredis et vendredis après-midis ainsi que des dimanches aux lundis soirs à Cherbourg, le navire n’était toujours pas adapté à ces rotations puisque la demande franco-irlandaise est très majoritairement axée sur le fret.

Quoiqu’il en soit, le départ de Stena Line du paysage cherbourgeois offre aux autres compagnies présentes l’opportunité de développer leur offre. La demande résiduelle pourra être absorbée par les deux autres opérateurs, Irish Ferries et Brittany Ferries, si une optimisation des flottes respectives est réalisée. Elles offrent d’ores et déjà des rotations avec l’Irlande.

Côté Irish Ferries, un départ vers Dublin est proposé chaque jour, en alternance entre le WB Yeats et l’Isle of Inisheer.

Côté Brittany Ferries, plus récemment positionné sur le marché irlandais (Cherbourg-Rosslare), l’offre n’est pas fixe et est partagée par plusieurs navires.

Actuellement, le fréteur Cotentin propose un départ tous les mardis, jeudis et samedis.

Chaque mardi, dans le cadre des relèves d’équipages, un départ est assuré par le Salamanca.

Deux courtes escales du petit Commodore Clipper permettent également un départ tous les vendredis et dimanches.

Suite au lancement récent du ferroutage Cherbourg-Bayonne, Brittany Ferries a choisi de proposer l’offre Cherbourg-Poole en continu. Le Commodore Clipper devrait remplacer le Barfleur pendant la période hivernale puisqu’il est traditionnellement arrêté à Caen jusqu’au printemps. Dès son annonce, cette décision suscitait déjà la polémique au sein de la compagnie.

Des modifications de plannings sont donc à prévoir pour la saison hivernale et pour les suivantes.