Alors que Brittany Ferries a fêté ses 50 ans en 2022, la compagnie française lance une offre de ferroutage. Le principe est de relier la frontière espagnole (Mouguerre, près de Bayonne) à Cherbourg par le train. Cela devrait éviter environ 20 000 trajets par la route par an. Actuellement, environ 50 000 remorques transitent chaque année par le port cherbourgeois.
Le train traversera Cherbourg à deux reprises par jour, à savoir entre 11h00 et 11h08 et entre 19h15 et 19h26. Il empruntera plus de 2 kilomètres de nouvelles voies ferrées. Parmi celles-ci, le kilomètre traversant la ville entre la gare de Cherbourg et le rond-point de Minerve franchira 8 passages à niveaux. Le train roulera à une vitesse oscillant entre 10 et 20 kilomètres par heure en ville.
Afin d’assurer un départ quotidien dans chacune des deux villes, deux trains de 750 mètres sont prévus. Chaque train sera composé de 22 wagons. Deux remorques seront embarquées par wagon.
Le système ModaLohr a été choisi par Brittany Ferries. Il s’agit de wagons dotés de plateformes pivotant de 30° afin de permettre le chargement des remorques. Le fret transitant par voie ferrée est alors dit « non accompagné » puisqu’aucun chauffeur ou tracteur n’accompagne la remorque.
Ce système de chargement requiert donc des stations fixes permettant le pivotement des plateformes.
Les remorques seront déchargées directement dans le terminal transmanche par les manutentionnaires du port de Cherbourg puis embarquées sur l’un des ferries en escale depuis l’un des trois postes ferries (P2, P4 ou P6).
Le terminal de ferroutage de Mouguerre ainsi que l’achat des wagons ont été financés par Brittany Ferries.
Celui de Cherbourg est un projet financé par Ports de Normandie, Cherbourg Port, la Région Normandie, l’Union Européenne, le département de la Manche et la Communauté d’Agglomération du Cotentin. Les investissements s’élèvent à environ 17 millions d’euros. Initialement prévue à l’été 2024, sa mise en service ne devrait avoir lieu qu’au début du second trimestre 2025.
De nombreux autres travaux ont été effectués au terminal transmanche de Cherbourg dont la mutualisation des parkings fret.
Le développement de l’activité transmanche, notamment en direction de l’Irlande, augmente également le nombre de tentatives d’intrusions. En effet, entre 700 et 1000 tentatives d’intrusions de migrants par mois ont été relevées en 2022, soit le double du chiffre de 2021.
Afin d’y faire face, le nombre de caméras de surveillance ainsi que celui d’agents de sécurité ont été augmentés. L’éclairage a été optimisé, des maîtres-chiens ont également fait leur apparition tout comme le survol de la zone par des drones.
Toutefois, ces nouvelles mesures sont accompagnées du remplacement de l’ensemble des barrières entourant le port transmanche. Les anciennes, hautes de 2,8 mètres, laissent place à des barrières de 4 mètres de hauteur. Longue de 3,5 kilomètres, la clôture, dont le coût est de 3,2 millions d’euros, a été intégralement financée par le Royaume-Uni.
Une clôture de 4 mètres de haut se construit autour du port transmanche
D’autres aménagements ont été réalisés.
Les postes de douanes, de la police aux frontières et de contrôles ont été déplacés. Une tour de contrôle du terminal fret a également été construite aux abords de la voie ferrée.
La Pagode, bâtiment d’attente pour les passagers des postes ferries 2 et 4, a enfin été bâtie.
A Cherbourg, plusieurs compagnies se partagent l’activité transmanche. Il s’agit de Brittany Ferries, Stena Line et Irish Ferries. De nombreux ferries font escale chaque semaine.
Nous pouvons enfin rappeler qu’un duc-d'Albe a été aménagé au nord du poste 4 afin d’optimiser l’amarrage des ferries. Cela permet l’accueil des navires de grandes tailles sans négliger la sécurité des usagers.
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