Sept des huit coques présentes au cimetière de bateaux de Landévennec, près de Brest, prennent la direction du port du Havre afin d’y être démantelées. C’est le chantier Gardet & de Bézénac Recycling (situé le long du Canal de Tancarville, au niveau du bassin de Lancement) qui a été choisi par le service de soutien de la flotte (SSF) de la Marine nationale. Les unités subiront des étapes de désamiantage, dépollution, découpage et recyclage.
Le premier départ a eu lieu le 30 septembre. Le petit remorqueur Le Moros a tracté le RCVS (remorqueur côtier Voith Shneider) Buffle. Ce dernier avait été mis en service en 1980 à la DCN de Cherbourg puis basé à Toulon avant d’être réaffecté à Brest en 2003. Avec les Bélier et Bison, le Buffle fait partie d’une série de trois unités identiques de type Bélier. Ceux-ci sont longs de 32 mètres et disposent d’un équipage 12 membres et d’une capacité de traction de 30 tonnes. Leur puissance de 2600 chevaux leur permet d’atteindre les 12 nœuds. Ces trois bâtiments sont les derniers navires de surface à avoir été construits à Cherbourg par la DCN (devenu DCNS puis Naval Group).
Le 8 octobre, un nouveau convoi mené par le remorqueur cherbourgeois Le Rozel a conduit l’Audacieuse vers sa destination finale. Ce patrouilleur est l’un des 10 unités de type P400 ayant pour rôle les missions de service public ou de protection des ZEE, zones économiques exclusives. La France ayant, en effet, la seconde plus importante ZEE mondiale derrière les Etats-Unis, avec plus de 10 millions de km². Ces patrouilleurs, longs de 54,8 mètres embarquent 30 membres d’équipage et peuvent atteindre les 23 nœuds grâce à leur puissance de 8000 chevaux. Mise en service en 1984 aux CMN (Constructions Mécaniques de Normandie), l’Audacieuse était affectée au port de Dégrad des Cannes (Guyane) avant d’être désarmée en 2011 et de rejoindre le cimetière de Landévennec en 2022.
Les navires sont positionnés dans le canal de Tancarville au Havre, devant le chantier de démolition
Un autre patrouilleur P400, La Capricieuse, a gagné Le Havre lors du remorquage suivant, ayant eu lieu le 9 octobre par Le Moros. Mis en service en 1987 pour la Guyane, ce navire a été désarmé en 2017 et a rejoint le cimetière breton l’année suivante.
Trois des patrouilleurs P400 sont actuellement désarmés (La Gracieuse, La Moqueuse et La Glorieuse, respectivement depuis 2017, 2020 et 2023) et trois autres ont été détruits au Havre (La Boudeuse, La Fougueuse et La Railleuse).
Deux autres P400 sont toujours en service dans des marines étrangères. Il s’agit de La Rieuse (mise en service en 1986 pour La Réunion, désarmée en 2011 et vendue à la marine kényane sous le nom d’Harembee) et de La Tapageuse (mise en service en 1988 pour la Polynésie française, désarmée en 2013 et vendue à la marine ivoirienne sous le nom de Contre-amiral Fadika.
Le remorqueur Acharné et le ponton-grue Dravo avaient fait l'objet du même démantèlement après leur départ de Cherbourg en 2013
Le convoi du 9 octobre était composé d’un autre navire, Le Verseau, tracté par le Caen Ouistreham 5. Il s’agit d’un des 35 chasseurs de mines tripartite de classe Eridan (dont 10 français à la commande), issus d’un projet commun aux marines française, belge et néerlandaise. Leurs missions sont la détection, localisation, classification, identification et destruction ou neutralisation des mines, ainsi que le guidage des convois sous menace de mines et la recherche d'épaves. Ce navires longs de 51,5 mètres disposent de 49 membres d’équipage. Lancé en 1987 à Ostende en tant qu’Iris pour la marine belge, le Verseau avait été vendu en 1997 à la France et attaché à Toulon. Désarmé en 2010, il avait rejoint le cimetière maritime en 2020.
Trois autres bâtiments de la Marine nationale devraient subir le même sort dans les prochains jours. Il s’agit des chasseurs de mines tripartite brestois Persée et Eridan, construit à Lorient en 1988 et 1984 et désarmés depuis 2009 et 2018, ainsi que du BATRAL (BÂtiment de TRAnsport Léger) Dumont d’Urville, de classe Champlain et long de 80 mètres. Conçu pour le transport de troupes motorisées et déployé dans les DOM-TOM avec pour missions le soutien amphibie aux troupes et le transport logistique, le Dumont d’Urville avait été armé en 1982 aux chantiers de Normandie (Seine-Maritime) avant d’être basé en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à la Martinique. Désarmé en 2017, il avait rejoint le cimetière en 2021. Ce navire était le dernier de cette série en service puisque le Champlain a été coulé en 2004, que les Jacques Cartier et Francis Garnier ont été démantelés en 2016 et 2017 et que La Grandière sert de brise-lames pour l’Ecole navale de Lanvéoc-Poulmic depuis 2018.
Les chasseurs de mines La Croix du Sud et Céphée à Cherbourg (en 2010 et 2013) font partie de la même classe
Seul le Lieutenant de vaisseau Lavallée, aviso de classe d'Estienne d'Orves, restera au cimetière de Landévennec. Il devrait être rejoint par 2 autres navires hauturiers l’an prochain.

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